Fiches pédagogiques

L’enseignant dispose de nombreuses activités pédagogiques à proposer aux étudiants ; elles sont de différentes natures et répondent à des modalités spécifiques d’utilisation. Ces activités visent à faire acquérir à l’étudiant des connaissances, des compétences techniques. Elles agissent aussi sur le savoir-faire et le savoir-être, en développant par exemple la capacité à travailler en autonomie. Cette dernière peut être définie comme la capacité de l’étudiant à gérer son apprentissage.

Quelles initiatives doit entreprendre l’enseignant qui souhaite favoriser le travail en autonomie ?

L’enseignant doit dans un premier temps s’interroger sur sa manière d’enseigner : quelle marge de manœuvre donne-t-il à ses étudiants ? Est-ce que les étudiants sont habitués à solliciter régulièrement l’enseignant ? Est-ce que des objectifs sont fixés aux étudiants pour les rendre acteurs de leur apprentissage ?

Des réponses apportées, l’enseignant va devoir penser différemment la structuration des activités pédagogiques avec deux leviers :

- une communication spécifique auprès des étudiants sur les rôles de chacun qui peut être une courte vidéo sur ce que fera l’enseignant et ce qu’il ne fera pas. Par exemple : « pour telle activité, je vous ai préparé X supports disponibles dans la section X sur Moodle. Si vous êtes bloqués, une base de données avec les concepts clés sera mise en ligne à J+3. Aucune autre intervention de ma part ne sera attendue pour cette activité. Un feedback personnel vous sera transmis à J+X ».

- la pertinence des activités : via une évaluation diagnostique par exemple en début de cours, l’enseignant a une idée du niveau des étudiants. Il peut cibler les activités qui seront pertinentes à réaliser en autonomie et celles au contraire qui nécessiteront un encadrement plus important.

Les étudiants seront d’autant plus enclins à s’engager dans des activités en autonomie qu’ils auront une vision d’ensemble du dispositif pédagogique. Ce dernier passe par :

• Une présentation des objectifs intermédiaires et finaux de l’activité. Une page dans Moodle avec un mini-questionnaire à la fin permettra à l’étudiant d’auto-évaluer sa bonne compréhension des enjeux et évitera indirectement à l’enseignant d’être de nouveau sollicité pour réexpliquer.

• Des consignes claires quant aux modalités de réalisation de l’activité. Pour une activité donnée, l’enseignant doit détailler ce qui est attendu et les aides à disposition pour réaliser l’exercice. Afin de développer le travail en autonomie, il peut indiquer que pour une tâche spécifique, l’étudiant doit trouver par lui-même les ressources pédagogiques et qu’il a toute liberté d’échanger avec ses camarades.

• La création de ressources spécifiques. Un étudiant qui doit travailler en autonomie va dans un premier temps lire les consignes et dans un second temps chercher les ressources à disposition. Pour développer la capacité de l’étudiant à chercher de l’information et à sélectionner celle pertinente pour l’activité à réaliser, l’enseignant doit créer différents supports (.pdf de contenus, présentations, références web, etc.) qui seront ou non utilisés par l’étudiant.

• Un suivi du travail en autonomie. Qui dit travail en autonomie ne dit pas absence de suivi des étudiants. L’enseignant peut inviter ces derniers à expliquer la façon dont ils ont réalisé l’activité : consultation des ressources prévues ou autres, quels blocages ils ont rencontré et comment ils les ont surmontés. Sur Moodle, la création d’un wiki pour chaque étudiant l’invitera à laisser des traces de son apprentissage et donnera à l’enseignant un feedback sur les améliorations possibles à apporter à l’activité. L’enseignant peut organiser également des mini-sondages permettant aux étudiants d’auto-évaluer l’avancement de leur travail.

L’expérimentation d’une activité réalisée avec un fort degré d’autonomie doit faire l’objet d’un suivi de la part de l’enseignant pour valider sa pertinence et voir les éventuels ajustements.

• Le facteur temps. Lors de la conception d’une activité pédagogique où un travail en autonomie est attendu, l’enseignant doit prendre en compte le temps prévu pour la réaliser. L’apport de nombreuses ressources peut créer un biais chez les étudiants qui vont vouloir tout consulter ; il convient donc de bien rappeler dans les consignes l’objectif (réaliser l’activité en un temps donné). Communiquer en amont la grille d’évaluation peut aider les étudiants à se concentrer sur les fondamentaux et à mieux s’organiser.

• Valoriser le travail en autonomie. L’enseignant est invité à inclure dans son dispositif d’évaluation le travail en autonomie. L’étudiant peut faire un retour d’expérience dans un wiki qui sera ensuite évalué par l’enseignant, l’objectif n’étant pas ici de voir si l’étudiant a réussi l’activité et en combien de temps, mais de voir quels choix (de ressources par exemple) il a opérés et quels enseignements il tire de ce travail.

Dans mon cours, quelles activités pourrai-je proposer en autonomie ? Quelles ressources supplémentaires dois-je proposer pour leur permettre de réaliser l’activité ?

Quel degré d’autonomie serait le plus adapté pour cette activité ?

Quelles activités ai-je prévues pour accompagner et évaluer les étudiants dans leur travail en autonomie ?

Un autre article du guide intitulé Soutenir l'apprentissage de mes étudiants. 

Railton D, Watson P. Teaching autonomy: ‘Reading groups’ and the development of autonomous learning practices. Active Learning in Higher Education. 2005;6(3):182-193. doi:10.1177/1469787405057665

The IRIS Center. (2013). Study skills strategies (part 2): Strategies that improve students’ academic performance. Retrieved from https://iris.peabody.vanderbilt.edu/module/ss2/